12 novembre 2009
La yole de Mallarmé
Le bachot privé d'avirons
Dort au pieu qui le cadenasse -
Sur l'onde nous ne nous mirons
Encore pour lever la nasse
Le fleuve sans autres émois
Que l'aube bleue avec paresse
Coule de Valvins à Samois
Frigidement sous la caresse
Ce brusque mouvement pareil
A secouer de quelque épaule
La charge obscure du sommeil
Que tout seul essaierait un saule
Est Paul Nadar debout et vert
Jetant l'épervier grand ouvert.
(Vers de circonstance, Gallimard Pléiade, vol. 1, p. 354, "L'original fut envoyé à Paul Nadar, voisin des Mallarmé à Samois, sous enveloppe datée du 10 avril 1892")
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