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Claire Obscurité
21 mars 2013

Peut-être est – ce en l’eau que se trouve le

Peut-être est – ce en l’eau que se trouve le secret de toutes les images. La poésie, lieu des images, se mirerait en ce symbole réel. L’eau est l’image du réel, comme l’écrit Bachelard dans son essai. « Le poète plus profond trouve l’eau vivace, l’eau qui renaît de soi, l’eau qui ne change pas, l’eau qui marque de son signe ineffable ses images, l’eau qui est un organe du monde, un aliment des phénomènes coulants, l’élément végétal, l’élément lustrant, le corps des larmes. » Parfois confidente éternelle du temps passé, comme le lac reçoit la plainte du souvenir perdu de Lamartine, parfois obstacle, reflet de Narcisse, comme chez Ovide ou Valéry,  qui empêche la profondeur, parfois simple filet d’eau, l’eau demeure, toujours, chez le poète suprême, l’essence de l’Etre, comme le dit en vérité Hölderlin.

L’essence, c’est le corps de l’être.

Joli ruisseau, oui, tu as l’air touchant

Cependant que tu roules, clair comme

L’œil de la Divinité par la Voie Lactée,

Comme je te connais ! des larmes, pourtant,

Sourdent de l’œil.

 

 

(En Fleur bleu adorable).


Et Bachelard le rappelle utilement, il s’agit d’une « substance où la forme est interne ». « Le passé de notre âme est une eau profonde. »


L’eau est, par essence, l’élément féminin. Bachelard cite un hymne védique : « Les eaux qui sont nos mères (…) viennent à nous en suivant leurs voies et distribuent leur lait. »

Et de conclure : « Pour Novalis, la Nuit elle-même est une matière qui nous porte, un océan qui berce notre vie : ‘La Nuit te porte maternellement’. » (Les Hymnes à la Nuit,).


Absolue métaphore de la pureté, elle imprègne la parole du poète.

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Claire Obscurité
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